18/05/2008

Ma rencontre avec Delaby.

Si aujourd'hui je suis le coloriste de plusieurs albums de Philippe Delaby, ça n'était pas forcément un but dans mon parcours. En effet, même si le dessin dans la bd a toujours été mon principal objectif, j'ai vraiment appris à apprécier la couleur plus tardivement. Je vais tenter de raconter cette rencontre.

Pour cela, il faut remonter en 2003... je crois.
J'avais 17 ans, c'était en début d'année. J'étais en 6ème secondaire, à l'academie des beaux-arts de tournai. Je connaissais alors vaguement Philippe Delaby; il est le mari d'une collègue institutrice primaire à ma mère.
Comme ça se fait de temps en temps, ils leur arrive d'organiser des soupers entre collègues. J'avais alors l'occasion de pouvoir montrer mon travail à un auteur bd! A l'époque, j'étais plutôt dans un style manga, style assez à la mode dans le milieu des ados. Philippe prit alors le temps de corriger mon travail, et il y avait beaucoup de choses à revoir, surtout en anatomie!
Vers la fin du moi de juin de la même année, Philippe me proposa de venir à son atelier durant mes vacances scolaires d'été, histoire de lui donner un petit coup de main, quelques jours par semaine... J'étais vraiment honoré de sa demande, surtout que je comptais rentrer à l'atelier BD à l'academie des beaux-arts (études supérieures cette fois) en septembre. Oh, pas grand chose, des petits boulots du style découpage de planche, tracé de case, tracés de perspectives...
Mes quelques bases acquises à l'académie me permettaient une compréhension assez aisée de ce qu'il me demandait.

Durant ce séjour dans son atelier, je pouvais alors observer la manière de travailler de ce monstre de la bd, de découvrir cet univers plus intime, souvent inconnu des lecteurs de bd.
J'avoue, à l'époque, je ne connaissais pas grand chose des bd plus européenne, étant à ce moment plus branché Manga et Comics. Découvrir les planches (Complainte des Landes Perdues - "Moriganes") en vrai fut une véritable révélation pour moi.
Du crayonné à la couleur, ce que j'observais allait bien plus loin que tout ce que j'avais pu voir en bd, émotionnellement parlant. Dès lors, j'ai eu envie de perfectionner mon dessin, de le rendre plus réaliste, et de le prolonger à la couleur aquarelle, à la manière des planches que j'avais pu voir de Delaby.

Les vacances d'été passées, et une fois à l'academie en bd, je continuais à rencontrer Philippe assez régulièrement, et à lui filer un petit coup de main quand je le pouvais.
Et en même temps, je continuais à travailler mes couleurs, et à m'améliorer, sous l'oeil attentif de Philippe. A m'améliorer au point que celui-ci me propose de mettre en couleur Murena, début 2005 ! J'étais alors en milieu de seconde année à l'academie des Beaux-Arts en bd, et je décidais d'abandonner mes études pour me lancer dans la mise en couleur de BD.

Je visais toujours la bd, et je m'étais dit qu'être coloriste bd étais un moyen pour y parvenir.
Je pouvais toujours continuer à me perfectionner en dessin à côté.
Et voilà, à ce jour j'ai mis en couleur Murena 5 et 6, et je suis actuellement occupé à mettre en couleur le second album de La Complainte des Landes Perdues de Delaby. En voici un extrait: